Combray

« Il y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n’était pas le théâtre et le drame de mon coucher n’existait plus pour moi, quand un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblaient avoir été moulées dans la valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques. »

Combray.

Ce nom raisonne dans mon cœur avec ce plaisir que j’ai eu en visitant cette charmante bourgade.

J’étais invité par un proche, juste à la période de la floraison des Aubépines…Il m’a fait découvrir Combray mais aussi, il m’a fait découvrir la Madeleine de Proust ! Cette Fameuse Madeleine dont tout le monde parle…

Mon ami, certain de son succès en me la faisant déguster autour d’un thé, me la fit goûter après avoir visité le musée de Tante Léonie ; pour être bien certain de ne perdre aucune « miette » de ma visite et de rester le plus longtemps dans l’ambiance de cette maison bourgeoise de la famille Amiot. 

A la première bouchée, j’ai vraiment eu un choc. Je me suis retrouvé dans la cuisine de ma grand-mère lorsqu’elle me préparait des madeleines. Je me suis retrouvée, dans les pages de La Recherche sans rien comprendre à ce qu’il se passait en moi !

Je suivais, sans le savoir, comme un guide, l’expérience « Madeleine de Proust » décrite par Marcel !

C’est incroyable à quel point, ce sujet de la mémoire involontaire résiste à toutes les étapes de notre vie, à tous les âges.

Je suis redevenue cette petite fille qui me manque, et que j’ai pu retrouver grâce au pouvoir magique du goût de cette madeleine de Proust.

Merci à mon amie pour son hospitalité, sa générosité à m’avoir emmené partout, dans tous ces lieux Proustiens d’Illiers-Combray,

De la promenade de la Citadelle, en passant par la Maison de Tante Léonie en finissant dans ce bien agréable jardin de l’Oncle Amiot, le Pré Catelan, je me suis rapprochée de Marcel Proust ou du Petit Marcel devrais-je dire ! Avec un plaisir inouï.   

Et, je veux terminer cet article, en remerciant tout naturellement, ces créateurs géniaux de la Madeleine de Proust, à qui je dois, ce moment privilégié, du retour à mon enfance.